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Par arez le 20 Septembre 2009 à 17:53
Stade du plateau d'Aswel, sur les hauteurs des montagnes du Djurdjura, en Kabylie (Algérie)
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Par arez le 20 Septembre 2009 à 17:51
Vue sur les villages de Kabylie à partir du plateau d'Aswel près de la station climatique de Tikjda
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Par arez le 20 Septembre 2009 à 17:47
Vue générale de la station climatique de Tikjda, en Kabylie (Algérie).
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Par arez le 6 Septembre 2009 à 18:15
Mohamed Arezki Himeur
Liberté - 30 juillet 2009
Qu’il vente, qu’il pleuve, qu’il neige ou que le mercure grimpe au-dessus de 40° degrés, la forêt ne désemplit pas. Elle draine, chaque jour, une grande foule, en majorité des Algérois ou des habitants des quartiers périphériques de la capitale.
Beaucoup sont des fous amoureux de cet endroit. Ils y viennent plusieurs fois par semaine. Certains pour courir, effectuer quelques mouvements sportifs, entretenir leur forme physique, décompresser. Parmi eux figurent notamment d’anciens sportifs, toutes disciplines confondues, et des personnalités politiques qu’on peut compter sur les doigts d’une main. D’autres, plus nombreux, font le déplacement, généralement en famille, pour se détendre, respirer un bol d’air frais, s’oxygéner les poumons, effacer les bruits et les agressions quotidiens, divers de la vie citadine.
Malek n’en peut plus. Il ne tient plus debout. Ses jambes n’arrivent plus à le porter. Elles sont devenues comme de “la pâte à modeler”, dit-il en souriant. Il suait à grosses goûtes. Son maillot, trempé de sueur comme une serviette de hammam, est collé sur la peau. Assis sur une grosse pierre, adossé à un arbre, il regarde, un peu jaloux, ses deux amis, Sid-Ali et Omar, continuer, à petites foulées, leur course dans les entrailles de la forêt de Bouchaoui.
Ils en sont déjà à leur quatrième tour. Ils ont choisi le parcours le moins long, donc le moins pénible, à cause de leur ami débutant dans le footing. Mais Malek a décroché au deuxième tour. Il n’en pouvait plus. “Je suis rouillé”, dit-il en s’essuyant le visage et le cou avec une petite serviette, aussi mouillée que son maillot.
Malek en est à sa quatrième sortie à Bouchaoui. Son premier footing a été un calvaire. C’était un vendredi. Le lendemain, il n’a pu rejoindre son travail. Parce que les muscles de ses jambes lui faisaient très mal. “Je ne pouvais pas marcher. Cela a été pénible. J’en ai souffert deux ou trois jours”, dit-il. Aujourd’hui, les muscles de ses jambes ne lui font plus mal, mais il n’arrive toujours pas à tenir le rythme.
Il est vrai que Malek ne cherche nullement à détrôner Morcelli ou Boulmerka. Il ne court derrière aucune médaille, ne convoite aucun prestige. Mais il est résolu à continuer le footing. Juste pour lui, pour préserver sa santé, maintenir sa forme physique et, par ricochet, son moral. Un esprit sain dans un corps sain, en quelque sorte. “Cette bedaine et cette graisse doivent disparaître”, jure-t-il. C’est visible : Malek, la cinquantaine bien tassée, a quelques kilogrammes de plus. C’est le résultat du “dodo, auto et boulot”. “Plus de 20 kg en surcharge”, précise-t-il avec ironie, tout en tapotant son ventre.
Il est 7h30. Des dizaines d’hommes, de femmes, de jeunes filles et de garçons, tout en sueur, essoufflés, galopent ou marchent, en jogging ou autre tenue de sport, à travers les arbres géants, les rangées de pins, de Bouchaoui, sous les chants stridents et bruyants des cigales. Il n’est pas rare de voir trois générations — le père, le fils et le petit-fils — galoper côté à côte, au même rythme, à la même cadence.
Qu’il vente, qu’il pleuve, qu’il neige ou que le mercure grimpe au-dessus de 40° degrés, la forêt ne désemplit pas. Elle draine, chaque jour, une grande foule, en majorité des Algérois ou des habitants des quartiers périphériques de la capitale. Beaucoup sont des fous amoureux de cet endroit. Ils y viennent plusieurs fois par semaine. Certains pour courir, effectuer quelques mouvements sportifs, entretenir leur forme physique, décompresser. Parmi eux figurent notamment d’anciens sportifs, toutes disciplines confondues, et des personnalités politiques qu’on peut compter sur les doigts d’une main. D’autres, plus nombreux, font le déplacement, généralement en famille, pour se détendre, respirer un bol d’air frais, s’oxygéner les poumons, effacer les bruits et les agressions quotidiennes, diverses, de la vie citadine.
Les uns et les autres vont à Bouchaoui pour se détendre, se reposer, décompresser, préserver leur santé, réduire le taux de cholestérol, éloigner les risques d’AVC et repousser, le plus loin possible dans le temps, l’éventuelle visite chez le toubib. Certains se rendent à Bouchaoui sous les conseils insistants de leur médecin.
D’ailleurs, parmi les habitués du site figurent justement de nombreux médecins. Ils appliquent à eux-mêmes ce qu’ils prônent ou recommandent aux autres, à leurs patients ou amis. Ce qui donne plus de crédit, d’arguments et de poids à leurs conseils, tordant le cou, par la même occasion, au fameux dicton qui dit “faites ce que je vous dis, ne faites pas ce que je fais”.
Bouchaoui : un des réservoirs d’air pur d’Alger
La forêt de Bouchaoui n’est pas réservée uniquement à la pratique sportive, même si cette activité accapare la part du lion une bonne partie de la matinée. L’après-midi, l’endroit est surtout fréquenté par des familles et par des couples. C’est leur destination privilégiée, notamment en été et au printemps. Il vrai que Bouchaoui a tout pour plaire, attirer et combler les amoureux de la verdure, de la nature et des espaces boisés.
En vérité, tout le monde y trouve son compte : détente et repos pour les parents ; toboggans, balançoires et balades à dos de cheval ou de poney pour les enfants ; terrains de football pour les adolescents et les équipes professionnelles ; parcours de différentes longueurs pour les sportifs et les amateurs du footing et aires de stationnement pour les automobilistes. Il convient de relever que ces derniers éprouvent de grosses difficultés, particulièrement les week-ends et les jours fériés, à dénicher une petite place pour garer leur véhicule, tant est importante l’affluence des visiteurs.
“Le taux de fréquentation de la forêt a augmenté ces derniers jours. Ce fort afflux est vraisemblablement lié aux problèmes vécus récemment par des centaines de baigneurs dans les régions de Boumerdès et d’Aïn Témouchent”, constate Si Boualem, 65 ans, un habitué des lieux. “Les parents fuient les plages. Ils ont peur pour leurs enfants. Ils ne veulent pas prendre de risques avec la santé de leur progéniture”, ajoute-t-il, le regard rivé sur ses trois petits enfants qui jouaient, avec leur grand-mère, à cache-cache dans les buissons.
“C’est vrai, il y a plus de monde actuellement dans la forêt”, selon Mohamed, 47 ans, fonctionnaire. Notre interlocuteur a, lui aussi, mis une croix sur la plage. Il n’y a pas mis les pieds, lui et sa petite famille, depuis plus de 6 ans. Les côtes algériennes sont polluées, estime-t-il. Il pense que “les plages d’El-Kettani et de R’mila de Bab El-Oued sont aujourd’hui plus propres que celles de Sidi Fredj et de Zéralda”. Les autorités ne savent pas, selon lui, quoi faire de nos côtes qui s’étendent sur plus de 1 200 km : construire des complexes touristiques ou les livrer aux marchands de sable.
En fait, la majorité de ceux qui fréquentent la forêt de Bouchaoui, en dehors des sportifs et des amateurs de footing algériens et étrangers, sont plutôt des amoureux de la nature, de l’air pur. Cette forêt constitue, avec celle de Baïnem, l’un des deux réservoirs d’air pur qui oxygénent la région d’Alger. Là s’arrête la similitude. Au plan configuration du terrain, les deux sites forestiers sont distincts.
La forêt de Baïnem est mieux fournie et pourvue en végétation. Elle offre, en prime, une vue imprenable sur la grande bleue. C’est un coin de rêve pour les romantiques et les poètes. Elle attire essentiellement des familles et des amoureux de la nature. L’air est peut-être un peu plus pur, raffiné par rapport à Bouchaoui qui étouffe, parfois, sous la poussière soulevée par les coureurs et les chevaux. L’herbe est inexistante en certains endroits du site.
Des battues de sangliers sont régulièrement organisées à Baïnem. Elles se font avec l’accord et sous la surveillance des forces de sécurité. Car cette espèce de bête sauvage représente une menace, un danger pour les personnes habitant à la lisière de la forêt. La nuit, des sangliers s’aventurent, un peu trop parfois, près de la nouvelle cité AADL, selon des habitants.Le béton menace la forêt
La forêt de Bouchaoui est certainement plus indiquée et recommandée pour la pratique sportive. Elle dispose de plusieurs parcours pour le footing ainsi que des terrains pour les entraînements des équipes de football. “Le site s’y prête pour cette activité”, dit un responsable de Machâal Baladiate Hassi Messaoud rencontré sur place.
L’équipe qui a accédé cette année à la division interrégionale est en stage de 15 jours à Alger. Elle se prépare d’arrache-pied pour affronter ses futurs adversaires, parmi lesquels figurent les équipes de Koléa et de Boufarik. Elle s’est entraînée à plusieurs reprises à Bouchaoui.
Si, à Baïnem, ce sont les sangliers et autres marcassins qui constituent une menace pour les riverains, à Bouchaoui, c’est tout autre chose. Ce sont les riverains qui représentent un danger pour la forêt. La bête noire, c’est le béton. Il a déjà rogné, en certains endroits, les abords de la forêt.
Des arbres ont été arrachés, selon l’association sportive Bouchaoui Athlétique Club, pour ériger à la place des villas et autres éternelles carcasses. L’homme constitue, dans ce cas, une sérieuse menace pour “l’intégrité territoriale” de Bouchaoui.
“Il faut que les autorités prennent la menace très au sérieux. Il faut agir tout de suite pour éviter l’irréparable, pour protéger et préserver la forêt. Bouchaoui doit être classée patrimoine national, au même titre que le Jardin d’Essai d’El-Hamma”, dit Abdellah, la soixantaine, qui fréquente cet endroit depuis la fin des années 1970. “À l’époque, il n’y avait pas beaucoup de monde. La forêt était dense, bien pourvue en arbres, arbustes et buissons. Bouchaoui était fréquentée par quelques dizaines de personnes seulement, essentiellement les week-ends”, ajoute-t-il.
“On se permettait même parfois d’allumer des barbecues pour griller des sardines. On le faisait avec l’accord et sous la surveillance des forestiers qui ne cessaient de tourner dans la forêt à cheval. Pour éviter tout risque d’incendie, les forestiers nous plaçaient dans un endroit dégagé, à côté d’une grande citerne d’eau, à quelques mètres seulement des services administratifs des forêts”, nous confie Abdellah, un amoureux de la forêt de Bouchaoui et un passionné de footing.
“À la fin de la journée, les visiteurs repartaient chez eux en laissant la place propre. Les sachets, les épluchures ou restes de fruits, les boîtes d’emballage de fromage ou de sardines et autres détritus sont jetés dans de petites poubelles installées dans la forêt. Aujourd’hui, c’est différent. Certains visiteurs, pas nombreux heureusement, abandonnent leurs ordures sur place. Autres temps, autres mœurs et autres habitudes”, constate-t-il avec une pointe d’amertume.
Mais Bouchaoui reste toujours Bouchaoui : un espace attirant, merveilleux et enchanteur aussi bien pour les enfants que pour les grandes personnes, promeneurs, sportifs et autres amoureux de la nature. “La forêt vous a offert des moments de détente, à votre tour, offrez-lui votre protection et la propreté”, peut-on lire sur un panneau installé à l’entrée de la forêt, dont le dangereux ennemi demeure le béton.M.A.H
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Par arez le 6 Septembre 2009 à 18:07
Par Mohamed Arezki Himeur
Liberté - 30 juillet 2009
Alphonse Daudet (1840-1897) connaissait l’Algérie. Il y avait séjourné, avec son cousin Henri Reynaud entre l’automne 1861 et fin février de l’année suivante (1862). On ignore s’il avait visité l’actuel Bouchaoui, l’ex-domaine de la communauté religieuse de l’ordre des Trappistes puis de la famille Borgeaud. Mais il avait certainement eu une idée sur le fameux vin La Trappe produit par les Trappistes installés dans cette région aux premières années de la colonisation.
Est-ce à ce vin qu’il faisait allusion dans “L’élixir du révérend père Gaucher” contenu dans “Les lettres de mon moulin” ? Jugez-en : “Il y a belles années de cela ; mais je pense qu’avec l’aide de saint Augustin et la permission de notre père abbé je pourrai – en cherchant bien – retrouver la composition de ce mystérieux élixir.
Nous n’aurions plus alors qu’à le mettre en bouteilles et à le vendre un peu plus cher, ce qui permettrait à la communauté de s’enrichir doucettement, comme ont fait nos frères de la Trappe”. Alphonse Daudet avait écrit “L’élixir du révérend père Gaucher” lors de son voyage en Algérie, selon une association fondée en sa mémoire en France.
“Le vin de Staoueli, justement renommé, étant la principale exportation de La Trappe”, écrivait en 1887 Paul Margueritte dans un livre intitulé Pascal Defosse : mœurs du jour . Les Trappistes sont arrivés en Algérie dans le sillage de la colonisation. Ils avaient construit, dès 1843, leur couvent sur les lieux mêmes de la première bataille entre les forces coloniales et la résistance algérienne. Ils avaient, dans le même temps, accaparé les terres agricoles du secteur de Staouéli, sous forme de donation des autorités militaires coloniales, pour agrandir leur propriété qui sera connue, plus tard, sous le nom de domaine de La Trappe.
Au début, il y avait 40 trappistes qui avaient fondé le couvent. Moins de 3 ou 4 ans après, leur nombre a atteint 120. Leur domaine comptait plus d’un millier d’hectares dont 500 de vigne, 15 de géranium, 60 domestiques, 400 travailleurs, 200 défricheurs, 35 à 40 paires de bœufs, des chevaux, 400 moutons, 500 ruches, rapportait Auguste Besset dans À travers l’Algérie d’aujourd’hui (1896). “On cultive le géranium, la verveine, le citronnier, le laurier-rose et beaucoup d’autres plantes aromatiques.
On cultive ces plantes à la Trappe de Staouéli, sur une étendue considérable et ces cultures réalisent un bénéfice net de 600 Fr. à l’hectare”, peut-on lire dans une conférence intitulée La concurrence étrangère. Industries parisiennes, politique coloniale… de Paul Vibert datant de 1887. “À La Trappe, on cultive également sur une grande échelle les abeilles et on obtient un rapport de 25%, c’est-à-dire que 400 ruches y produisaient de 500 à 1.000 kg de miel à 2,25 Fr. le kilo”, selon le même auteur.
Un bien mal acquis ne profite jamais, dit le dicton. Les Trappistes avaient été “nationalisés”, dépossédés de leurs “biens” en 1904. Leur gigantesque “propriété” était passée… à la trappe.
Elle avait été cédée à la famille Borgeaud. Le domaine est ensuite nationalisé et récupéré par l’État algérien en 1963, moins d’une année après l’accession du pays à l’indépendance.
M.A.H
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