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Par arez le 26 Avril 2010 à 13:39
Par Mohamed Arezki Himeur
Le Cap, bimensuel, AlgerGabriel Mwènè Okoundji, né le 9 avril 1962 à Okondo-Ewo, au Congo Brazzaville, fait partie de cette catégorie de poètes qui ont marqué la poésie africaine. Ses poèmes pourraient, eux aussi, connaître la même aubaine et se transmettre aux générations futures. Il est aujourd’hui considéré comme l’une des figures les plus marquantes de la nouvelle génération de poètes africains d’expression française.
«Le poète est avant tout un héritier du souffle humain. Qu’importe si ce souffle vient d’Algérie, de Haïti, du Canada, de la Finlande ou d’ailleurs », dira-t-il. Il estime que c’est dans la poésie que réside l’essentiel, le fondamental. Par temps de doute, c’est la poésie, la parole du poète qui permet d’indiquer à l’être humain la direction à prendre.
«La poésie, c’est la vie, c’est le souffle. Le chant poétique est avant tout ce qui rappelle à l’homme qu’il ne faut jamais désespérer malgré la blessure. Toute vie à sa charge de questionnements, d’interrogations. Mais ce poids, on ne peut le supporter que dans le chant de la parole poétique», souligne-t-il.
Gabriel Mwènè Okoundji estime qu’un poète a un rôle à jouer dans la société. Bien évidemment, la littérature romanesque est aussi importante. Son lectorat est beaucoup plus important que celui de la poésie. «Mais au soir de l’existence d’un poète, lorsqu’il ne sera plus sur terre, ce qui continuera de témoigner de sa mémoire, c’est la parole poétique. Qu’importe qu’on ne retienne qu’un vers ou qu’un seul mot de son poème. Même si son nom n’est pas évoqué, il aura quand même transmis la sève de l’existence, de la vie.
C’est quoi la vie ? C’est d’accepter de mourir. Une fois le corps mort, il redevient ce sable qui se recompose pour redonner encore la vie à ceux qui continueront le chemin», dira M. Okoundji. Pour lui, «la sève fondamentale de l’existence ne se trouve que dans la poésie».
Gabriel Mwènè Okoundji est considéré par l’écrivain congolais Alain Mabanckou, auteur de «Verre cassé», de «Mémoires de porc-épic» et de «Black bazar», comme l’«un des plus brillants poètes africains, de loin, de très loin!». Il a notamment publié «Au matin de la parole» (2009), «Prière aux Ancêtres» (2008) qui a reçu le prix PoésieYvelines l’année de sa parution, «Bono, le guetteur de signes» (2005), «Vent fou me frappe» (2003), «L’âme blessée d’un éléphant noir» (2002), «Second poème» (1998) et «Cycle d’un ciel bleu» (1996), son premier recueil.
Il a aussi enregistré en 2008 un CD de poèmes sous le titre de «Souffle de l’horizon Tégué, destinée d'une parole humaine». Il participe à de nombreux festivals, ateliers d’écriture poétique et à des lectures de poésie un peu partout dans le monde. Il était parmi les hommes de lettres et de culture invités lors du dernier Festival panafricain d’Alger. Il était heureux d’avoir participé à cette rencontre, d’avoir vu «cette Afrique qui a défilé avec orgueil, dans sa diversité et dans sa vigueur». Cette manifestation constituait une occasion de dire «que nous sommes tous de la même racine. Et toute racine a un tronc», dira-t-il.
Tante Ampili « représente la lumière »
Gabriel Mwènè Okoundji se considère avant tout comme un «porteur de parole» ancestrale. Malgré le fait qu’il vive hors de son pays depuis de longues années, il est fortement attaché à sa culture ancestrale, à la culture traditionnelle. Il s’attelle, aujourd’hui, dans sa quête poétique, à essayer de donner, de communiquer aux autres, l’intelligence de la parole qu’il avait entendue lorsqu’il était chez lui, dans son pays, au Congo Brazzaville. Il se sent, d’abord et avant tout, porteur d’une parole que lui a transmise sa tante maternelle, Bernadette Ampili.
«Cette femme, au travers du conte, du chant, du pleur, savait faire féconder la lumière d’un mot. Elle avait cette capacité de soulever l’émotion de quiconque savait écouter ce qu’elle disait », dit M. Okoundji.
C’est cette parole-là, qualifiée par lui de «matière principale», qu’il voudrait, avec une obstination toute poétique, partager avec un Algérien, un Canadien, un Français, un Congolais et d’autres personnes. «Une parole somme toute banale, mais qui vaut son pesant d’or pour qui sait écouter», souligne-t-il.
Tante Ampili constitue pour lui un repère, une balise. Elle représente pour lui beaucoup de choses. «Je dirais quelle représente la lumière, la force que je peux avoir pour me lever le matin malgré la blessure inhérente à l’existence humaine. C’est elle qui m’aide à tenir face à l’interrogation permanente qu’on peut avoir en se disant en quoi consiste l’équilibre de l’être humain sur terre», dit-il.
Il y a tante Ampili, mais il y a aussi un autre personnage qui a marqué Gabriel Mwènè Okoundji. C’est papa Pampou, son oncle, «un homme magnifique qui m’a appris à regarder l’horizon», répète-t-il. Un jour, M. Okoundji donne une conférence, au Congo. Papa Pampou était là, dans la salle, parmi l’assistance. Le poète termine sa conférence en disant que «tous les chemins mènent à Rome». Cette phrase «maladroite», estime-t-il, n’a pas échappé à son oncle. «Qui t’a appris que tous les chemins mènent à Rome ?», lui demande papa Pampou. «C’est bien, ça peut mener à Rome. Mais Rome n’est qu’une escale parmi d’autres escales. Car tous les chemins mènent à la mort», lui assène-t-il.
C’est vrai, admet M. Okoundji, que Rome comme Alger, Paris, Haïti ne sont que des escales d’une existence qui commence avec la naissance et qui se termine avec la mort. Mais avant la mort, il y a la vie. Une vie qui permet à l’être humain de dire à l’autre sa dimension d’être, relève-t-il. «On naît pour mourir», mais, la «mort» la plus dure est l’oubli.
«Toute chose qui naît, qui vit est appelée à mourir. Ça on n’y peut rien. Mais la mort qu’il faut craindre, la plus injuste, la plus difficile, la plus insupportable pour l’être humain, c’est l’oubli», estime M. Okoundji. «Papa Pampou appelle la seconde mort le fait que plus personne sur terre ne pourra plus se souvenir de qui on était, lorsque plus une mémoire ne pourra plus témoigner de notre parole, de notre visage», ajoute-t-il.
M. Okoundji ne veut pas que tante Ampili et papa Pampou, ses deux repères, ne sombrent dans un tel oubli. Tant qu’il vit, tant qu’il existera et tant qu’il pourra «donner parole» (parler), il est résolu à évoquer, à invoquer leurs mémoires. «C’est une façon de les faire vivre», dit-il. Pour perpétuer la mémoire des hommes politiques et autres hommes illustres, on a trouvé la parade en donnant leurs noms à des rues, boulevards, aéroports, stades, hôpitaux etc.
«Même si le geste est long, la terre est patiente»
Par contre, les sages vivant dans les coins isolés, dans des villages perdus dans la brousse et les montagnes, mais pétris dans la littérature orale, la culture ancestrale sont ignorés, négligés. Pour ces êtres là, «comme tante Ampili, papa Pampou et leurs semblables en Algérie, c’est à nous, leurs enfants, d’essayer de retarder le plus possible cette seconde mort», estime M. Okoundji.
Psychologue clinicien dans un hôpital et chargé d’enseignement aux universités à Bordeaux, Garbriel Mwènè Okoundji vit depuis plus d’une vingtaine d’années en France. C’est dans ce pays qu’il a édité ses ouvrages. «J’ai beaucoup plus de lecteurs en France, en Occident, que dans mon propre pays, qu’en Afrique. Pourquoi ? Parce que la diffusion du livre est difficile, parce que le prix du livre est assez élevé en Afrique. Donc, forcément, il y a moins de lecteurs», dit notre interlocuteur.
Pour qui écrit-il ? M. Okoundji s’est posé la question à plusieurs reprises. «Je me suis rassuré en disant, qu’après tout, le plus important pour moi est d’essayer de faire signe. Qu’importe si ce signe est entendu par un Canadien, un Finlandais ou un Chinois.
C’est à lui ce que le chant poétique donne à entendre », dit l’auteur de «Prière aux ancêtres». Le signe n’atteindra peut-être pas les Congolais, mais «il sera peut-être perçu par un Gabonais, un Sénégalais et un Martiniquais. A condition que je puisse le donner, le transmettre avec la force, la conviction et la clarté avec laquelle je l’ai reçu», ajoute-t-il.
Pour pouvoir atteindre ce but, il faudra passer par l’édition. Ce qui est loin d’être une sinécure. C’est difficile pour tout écrivain africain qui débute. C’est encore plus difficile pour un poète, car «le lectorat de la poésie est très faible». Il faut beaucoup de patience et de ténacité pour ne pas rendre le tablier, déposer le stylo. «J’ai toujours cru qu’une oeuvre, lorsqu’elle a quelque chose d’authentique, lorsqu’elle a du souffle, finit toujours par trouver un éditeur. A condition d’avoir un bon écrit. Donc, le tout, c’est d’avoir de la patience», estime M. Okoundji. «Même si le geste est long, la terre est patiente», ajoute-t-il, en faisant vraisemblablement allusion à l’agriculteur, le travailleur de la terre.
Au fait, c’est quoi un bon écrit ? Personne ne le sait. Un texte peut être bien compris, apprécié et ressenti par un lecteur, mais incompréhensible et rejeté par un autre. Le plus important, dit M. Okoundji, c’est d’être soi-même convaincu de ce qu’on écrit. «Il ne s’agit pas de se dire, j’écris, c’est à la mode. Ou bien je vais écrire un roman parce que c’est le roman qui marche, qui se vend. Il s’agit de se dire : j’ai quelque chose à dire, j’ai un témoignage à apporter et le témoigner avec ses tripes, sa conviction, son obstination… avec son souffle tout simplement», souligne-t-il. «Parce que quand on a à donner ce souffle de soi, relève-t-il, il finit toujours par faire écho chez l’autre, chez celui qui l’entend, qui le lit».
« L’équilibre de l’univers sur les genoux d’une fourmi »
Le chant poétique rappelle à l’être humain que la vie est fragile. «L’équilibre de la terre, l’équilibre de l’univers repose sur les genoux d’une fourmi», comme disaient tante Ampili et papa Pampou. Une expression proche de celle de chez nous qui disait que l’univers repose sur la corne d’un boeuf. Et que les secousses telluriques et autres séismes sont provoqués par le déplacement de l’univers de la corne à l’autre.
M. Okoundji a fait des études supérieures, travaille comme psychologue clinicien dans un hôpital et enseigne «la parole scientifique» (psychologie) à l’université. Mais «je demeure avant tout l’élève de ma tante Ampili et de papa Pampou», martèle M. Okoundji.
L’auteur de «Vent fou me frappe» a animé plusieurs conférences et récitals de poésie en Afrique, notamment au Congo, au Tchad et au Burundi à l’invitation, dans la plupart des cas, du Centre culturel français.
«En Afrique, les politiques comprennent assez difficilement la culture. Ce ne sont pas des poètes. Ils viennent vers le poète seulement lorsque quelqu’un leur dit que tel poète est important. Ils viennent vers lui sans l’avoir lu ou écouté», dit M. Okoundji. «Mais il ne faut jamais jouer dans cette cour-là», ajoute-t-il avec une pointe d’ironie. ‘’Qui s’y frotte, s’y pique’’, dit l’adage.
M. Okoundji a toujours maintenu une distance entre lui et les politiques. «Oui, bien sûr, quand on écrit, on a envie d’être reconnu, que ce qu’on écrit ait un écho. Car ce sont des graines qu’on sème. On a envie de les voir germer un jour. Mais cela se fera par des voies tout à fait miraculeuses, qui nous laisseront propres», dit-il. «Je ne cherche pas à être, à paraître, ni à semer au-delà de ce que je peux produire», ajoute-t-il.
M. Okoundji ignore les raisons de l’absence d’une association ou d’une union des écrivains africains. «Je ne suis qu’un poète. Je ne suis pas dans la cour de ceux qui écrivent des livres. Mais, j’ai remarqué, qu’effectivement, il manque une cohésion, une unité» chez les hommes de lettres du continent.
Cependant, il arrive, de temps à autre, que des écrivains et des poètes se rencontrent pour, en petits groupes, donner des conférences, animer des récitals de poésie et participer à des ateliers d’écriture. En Afrique, comme lors du Festival panafricain d’Alger, en Europe ou ailleurs.
M .A. H.
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Par arez le 26 Avril 2010 à 12:55
Par Mohamed Arezki Himeur
Le Cap, bimensuel, AlgerParce que, pour certains, pour beaucoup même, ce mot signifie fiançailles ou mariages, suivis de décibels à faire éclater les tympans et des nuits blanches en perspectives. Mais il faut faire un distinguo entre les «bendir». Il y a l’instrument de percussion, l’outil roi des fêtes folkloriques très apprécié en Algérie et au Maghreb, mais il y a aussi l’autre, «El bendir». Celui-ci ne provoque aucun décibel, mais il fait Tilt dans la tête, titille les neurones et procure un réel plaisir à le parcourir. Il s’agit d’«El Bendir», un magazine algérien de bande dessinée. Un «mensuel pas comme les autres», selon ses promoteurs.
L’idée de sa création remonte à 2008, à l’occasion du Festival international de la bande dessinée d’Alger. Les participants voulaient un journal à eux, pour s’exprimer, se faire connaître, faire voir et apprécier ce qu’ils font. D’ailleurs, à l’unisson, ils ont mis en relief «la nécessité absolue de disposer d’un journal spécialisé pour leur permettre d’exister». C’est désormais chose faite. Ils ont réussi à créer cet espace vital pour le développement de cet outil d’expression qu’est la bande dessinée, la BD pour les initiés.
En effet, une année plus tard, le projet a été concrétisé. Le numéro «double zéro» a vu le jour. C’est en automne dernier. Il a été lancé par un groupe de dessinateurs, parmi lesquels figurent des «fous» (de la BD s’entend) des années 70 comme Slim, Haroun, Melouah ou Aïder.
A leurs côtés, la relève, le crayon bien affûté, est prête à croquer les travers de la société et de la politique, les imperfections, les bêtises, les sottises, les sornettes et les fadaises des uns et des autres. C’est le cas, pour ne citer que quelques uns, des Natsu, Togui, Nime, Islem, Noun et le Hic qui «sévissent» déjà, au grand bonheur des amoureux de la BD et de la caricature, dans la presse quotidienne.
Pour les vieux «routiers» comme pour les jeunes qui commencent à faire leurs premiers pas dans la BD, El Bendir constitue un espace qui leur permettra de donner libre cours à leur crayon, à leur talent, à leur savoir-faire.
A tout seigneur, tout honneur. C’est le père, le géniteur du duo d’enfer Bouzid et Zina, Slim pour ne pas le nommer, qui donne le La, ouvre le bal. C’est à lui qu’échoit l’insigne honneur de «chauffer le bendir», avec une belle histoire sur «Alger au temps des Turcs» et des «Deys qui sont installés et désinstallés démocratiquement par les Janissaires».
Haroun fait un come-back avec de «Nouvelles aventures de M’Quidech» qui sauve des «harraga d’une mort certaine», pour reprendre une expression en vogue dans la presse locale. Mieux : il a aussi réussi à récupérer l’argent remis par les harraga au passeur.
Une autre histoire de harga croquée par Aïder dans «Les aventures de Sindbad El-Harrague». Il s’agit de la première harga, qui s’étalera vraisemblablement sur plusieurs numéros d’El Bendir.
Des histoires suivies par d’autres planches aussi croustillantes les unes que les autres. Le lecteur trouvera aussi des entretiens, des reportages, des informations «sur ce qui se fait ici et ailleurs», lit-on dans l’introduction.Une BD pour tous les âges et toutes les langues
Le choix du titre El Bendir n’a pas été décidé au hasard, selon le dessinateur Le Hic, auteur de «Nage avec ta mer». «C’est pour pouvoir faire beaucoup de bruit», dit-il avec le sourire en coin. «Mais graphiquement, dans Bendir il y a les deux lettres B et D, qu’on a mises en évidence dans le logo de la revue, et qui donne Bande Dessinée», relève-t-il.
El Bendir est un magazine algérien, mais ouvert sur d’autres horizons, sur des dessinateurs d’autres pays. Dans ce numéro «double zéro», figurent justement le gabonais Pahé, le béninois Didier Viode et le congolais Barly Baruti. D’autres dessinateurs africains et de Madagascar seront présents dans les prochains numéros. El Bendir est né pour faire du bruit, mais il a décidé de s’ouvrir aux bruits des crayons qui résonnent ailleurs, sous d’autres cieux.
S’agissant des dessinateurs algériens, un appel leur a été lancé pour se joindre à l’aventure. «Il y a des Bédéistes qu’on connaît, qui nous ont rejoints. Pour les autres, ils nous ont promis d’être là pour les prochains numéros. Pour le moment, on n’a pas eu de refus. Et ça ne serait pas intelligent de refuser une offre de ce genre», nous a confié Le Hic. D’autant que ce magazine «est ouvert à tous les dessinateurs algériens, africains, à toutes les langues et aux dessinateurs de tous âges», dira l’auteur de «Nage avec ta mer».
Le lectorat ciblé ? «Des lecteurs âgés de 7 à 77 ans, selon la formule consacrée. Les enfants peuvent être séduits par les dessins et les couleurs, tandis que les adultes peuvent être attirés et intéressés par le texte, le plaisir de lire et de se divertir», estime Le Hic.
Pour l’auteur de «Nage avec ta mer», El Bendir abordera évidemment des sujets politiques. Mais «ça ne sera pas vu de la même manière» que dans des dessins de presse. Ils seront traités sous un angle différent, comme cela doit se faire dans une publication de bande dessinée. «Il y aura de la politique. Moi je suis d’avis que tout est éminemment politique. Quand on fait un sujet sur les harraga, c’est de la politique. Quand on évoque la violence dans les stades, c’est de la politique», estime-t-il.
Cependant, les sujets seront traités «sous un angle qui colle à l’esprit de la bande dessinée», souligne-t-il. «La politique ne se résume pas au fait de dessiner un homme politique. La politique, c’est tout. Les embouteillages dans les rues d’Alger, c’est de la politique», relève Le Hic.
C’est vrai que beaucoup diront que c’est une gageure de lancer une revue de BD en Algérie au moment où on parle de crise de la presse dans le pays. «S’il y a une crise dans la presse, c’est parce que, justement, celle-ci n’a pas su se diversifier», soutient-t-il. «Le premier réflexe des éditeurs, c’est de créer des quotidiens nationaux d’information. Or, ce créneau est saturé. Pour les plus intelligents d’entre eux, ils créent des hebdomadaires d’information générale. ça, sa passe encore», dira Le Hic. Pour lui, le créneau des publications spécialistes est négligé.
L’auteur de «Nage avec ta mer» est convaincu qu’il y a une bonne place pour un magazine de bande dessinée en Algérie. «S’il n’y a pas de place pour la BD, cela veut dire qu’il ne peut pas y avoir de place pour la musique, le cinéma etc.», estime-t-il. Car malgré les moments tragiques et de douleurs de la décennie 90, la vie continue.
Tant qu’il y aura des fêtes, l’instrument de percussion qu’est le bendir continuera de résonner. Puisse le mensuel El Bendir faire du bruit plus longtemps que ses prédécesseurs El-Manchar et M’Quidech.
M. A. H.
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Par arez le 26 Avril 2010 à 12:15
Par : Mohamed Arezki HimeurLe Cap, bimensuel, Alger
Les femmes au volant sont de plus en plus nombreuses sur nos routes. Elles sont, aujourd’hui, chauffeurs de taxi, de bus et de camion et conductrices d’engins de travaux publics. Elles ont réussi à s’imposer, en balayant, du même coup, les tabous et les préjugés tenaces qui voulaient faire admettre, en fin de course sans succès, qu’une femme au volant constituait une menace sur les routes, aussi bien pour les autres conducteurs du sexe dit fort que pour les piétons.
Depuis le début de cette décennie, des femmes ont escaladé une autre marche, cassé un autre tabou. Elles se sont introduites dans les sports mécaniques. Et de fort belle manière. En arrachant de haute lutte des trophées. Depuis, les sports mécaniques féminins gagnent chaque jour des galons.Lentement, mais sûrement, des femmes passionnées par ces sports continuent de s’affirmer, de marquer des points, de gagner des trophées. C’est du moins ce pensent les pratiquantes, preuves à l’appui. Celles-ci se démènent comme elles peuvent pour rester, c’est le cas de le dire, dans la course. Des femmes et des jeunes filles sont de plus en plus nombreuses à s’intéresser à ces sports et à les pratiquer. Des sports qu’on pensait réservés au sexe dit fort.
Au mois de septembre dernier, Mme Belkessam, pharmacienne de son état, et Melle Amel Bebouchi, cadre dans une société nationale, ont participé au Rallye international des lacs du Maroc, édition Moyen-Atlas, organisé par l’Association maghrébine du port automobile. Elles composaient le premier équipage. Elles ont remporté les quatre étapes du rallye de régularité. Le deuxième équipage algérien, composé de Mme Khadidja Benmahrouche, gérante d’une société, et sa fille Amina, ont ramassé la mise. Elles ont, elles aussi, remporté haut la main le rallye de régularité et kilométrique. Des exploits sportifs qui méritent des encouragements.
Samedi 17 octobre 2009, une cérémonie sympathique et conviviale de remises des trophées a été organisée dans une petite salle mise à la disposition de la Fédération algérienne des sports mécaniques (FASM) par le laboratoire Hamada Pharma, dans la banlieue est d’Alger. Des coupes ont été remises aux trois premières lauréates de «Gymkhana». Cette compétition s’était déroulée au stade du 5 juillet à Alger le 29 août dernier, pendant le mois de Ramadhan.
Toutes heureuses, les lauréates, Mme Bedra Belkessam, Sarah Bouabdellah et Fatima Rabia, ont hissé haut les trophées remportés. «C’était ma deuxième participation à une compétition. Cela fait seulement six mois que je suis venue aux sports mécaniques. Avant, je pratiquais un autre sport : le tennis », dira Mme Sarah Bouabdellah. Elle avait participé en septembre 2009 au rallye au Maroc à titre personnel. «C’était très bien organisé. Il y avait une bonne ambiance. Cela m’a permis de toucher à quelque chose de tout à fait nouveau», ajoute-t-elle.
Les sports mécaniques ne sont-ils pas des sports à risques ? «Je pense que les femmes sont tellement prudentes que ce sport est fait pour elles, pour nous. Nous sommes mamans et on fait très attention», estime-t-elle. «Le rallye organisé au Maroc s’était déroulé sur 1 200 km. On avait rencontré des femmes de tous les horizons, venues de différents pays».
Mme Bouabdellah ne partage pas l’idée qui dit que la femme doit rester à la maison à s’occuper du foyer et des enfants seulement. «Je trouve que, maintenant, la femme doit participer à tout. Elle est l’égal de l’homme sur le plan sport ou professionnel», dit-elle.
Mme Bouabdellah aimerait continuer à pratiquer les sports mécaniques. «Si j’ai le temps et l’opportunité, je participerai à quelques rallyes. D’abord, cela me permet de visiter le pays dans de très bonnes conditions et de rencontrer beaucoup de gens».
Melle Fatima Rabia est ce qu’on peut appeler un «vétéran». Elle pratique ce sport depuis six ans. Elle avait participé la première fois au Rallye international des Colombes en Algérie aux côtés d’autres Algériennes, mais aussi de Françaises, d’Espagnoles, de Tunisiennes et de Marocaines. Elle a eu la chance de se classer plusieurs fois. Elle avait décroché la deuxième place à deux reprises.
Chez les Rabia, les sports mécaniques sont une affaire de famille. Elles sont trois soeurs à pratiquer ce sport. «C’est tout la famille, quoi», lancera Melle Fatima Rabia en riant. Elle s’était classée 3ème lors du Gymkhana organisé fin août dernier. «Je suis très contente d’avoir mon trophée aujourd’hui», dira-t-elle lors de la remise des prix le 17 octobre dernier. Son premier rallye comptait un parcours de 1 600 km. Elle avait fait Alger, Biskra, Ghardaïa et retour sur Alger.Une longue boucle, mais aussi une belle balade qui lui avait permis de découvrir le pays, avec ses beaux et différents paysages.
«Au début, on ne connaissait pas les règles du jeu. On n’a pas été vraiment bien classée. C’était plutôt une aventure, une découverte. Cette première participation nous a permis de connaître, de découvrir les beaux paysages de notre pays qui est magnifique. Par la suite, on y a pris goût», nous a confié Melle Fatima Rabia.
La pratique des sports mécaniques est un peu dure, dira sa soeur. Melle Yasmine Rabia avait commencé par accompagner ses soeurs avant d’accrocher elle-même à ce sport. «Je les voyais participer à des rallyes. Elles étaient surexcitées de participer à une compétition. Au début, je ne comprenais rien du tout. Cela ne m’intéressait pas. Puis, un jour, Fatima m’a motivée. Elle m’avait dit : allez, on y va, tu vas découvrir quelque chose de nouveau et tu vas aimer», dit-elle.
Melle Yasmine Rabia avait participé il y a deux ans au Rallye international des Colombes, sur un parcours comprenant trois étapes : Alger, Oran, Hammam Righa et retour sur Alger. «C’était mon premier rallye international et j’ai été classée 2ème. Du coup, j’ai adoré les sports mécaniques. J’ai participé cette année aussi au deuxième rallye des Colombes et obtenu la 7ème place », dit-elle. A la compétition Gymkhana de fin août à Alger, elle avait été classée à la 6ème place. «C’était une expérience très intéressante, super intéressante», souligne-t-elle.
Les accidents ? «Il faut prendre des risques dans la vie. Une vie sans risques n’est pas une vie. Et puis un petit accident par-ci, un autre par-là, ce n’est pas méchant. En plus, cela arrive rarement», dit-elle.
«Il faut dire aussi qu’on est bien encadrés. Il y a une bonne couverture sanitaire. Des policiers et des gendarmes sont placés le long du parcours. Parfois, on prend quelques petits risques. Et c’est à ce moment-là qu’on se dit intérieurement : non, je ne peux pas, je ne dois pas aller au-delà de mes capacités. C’est là où il faut se maîtriser, se dire qu’il s’agit d’un sport et qu’il ne faut pas dépasser ses capacités. Il faut savoir se maîtriser», souligne Mlle Yasmine Rabia.
Sa soeur, Fatima, intervient pour apporter une précision. «Les compétitions auxquelles on participe sont des rallyes de régularité, des rallyes maîtrisés. Donc, on ne risque pas d’aller trop vite. La vitesse et limitée», dit-elle.
Les sports mécaniques comptent de nombreuses adeptes en Algérie.
«Il y a de nombreuses femmes qui pratiquent ce sport», selon Melle Yasmine Rabia. «En 2008, il y a eu une forte participation : 80 femmes, donc 40 équipages. Cette année, la participation a été limitée à 50 femmes seulement, donc 25 équipages, plus, bien entendu, les accompagnatrices», reprend sa soeur Fatima.
«Certaines accompagnatrices étaient venues avec leurs enfants. C’était formidable. Il y avait une ambiance familiale, amicale et très conviviale. Franchement, on a adoré», ajoute-t-elle.
Que pensent vos parents en vous voyant courir sur routes avec vos véhicules ? «En fait, ils ne nous voyaient pas sur la route», réplique Fatima en riant. «Ils nous attendaient à l’arrivée. Ils nous voyaient toutes excitées, énervées. Les parents sont un peu choqués au début quand ils nous voyaient dans cet état à l’arrivée. Puis, ils ont compris que c’est un sport comme un autre. Ils nous voyaient heureuses de participer et nous soutiennent», ajoute Fatima. «D’ailleurs, notre maman est tout le temps avec nous, à la remise des trophées. Elle était toute contente, fière de nous et nous prenait en photo», dit-elle.
«Quand je les vois dans les compétitions, je suis très contente. Surtout qu’elles gagnent très souvent. Elles se classent généralement 2ème ou 3ème. Je souhaite qu’elles arrivent au podium, à la première place Incha Allah», nous a confié la maman, Mme Saïda Rabia.
«Au début, je ne pensais pas qu’elles allaient gagner, se classer parmi les trois premières. Et là, j’ai vu qu’elles ont fait beaucoup de progrès. Je les encouragerai pour atteindre le podium, surtout au rallye des Colombes. Je suis à leurs côtés», dira maman Rabia, dont une fille s’est mariée.
Mme Bedra Belkessam est, elle aussi, une des pionnières des sports mécaniques en Algérie. Elle avait pris part à la première édition du Rallye international des Colombes en 2003. Depuis, elle n’a pas décroché. Elle avait été entraînée vers ce sport par la première présidente de la compétition, Mme Bedra Saïd. «On a fait appelle aux femmes qui savaient conduire, qui conduisaient régulièrement et normalement sur les routes. J’ai été classée lors de ce rallye. C’est ce classement qui a fait que j’ai accroché réellement aux sports mécaniques», dira-t-elle.
«Par moment, congé de maternité oblige, je décrochais. Sinon, j’ai fait tous les rallyes organisés par la Fédération algérienne des sports mécaniques ou la Ligue d’Alger ». Au dernier rallye du Maroc, Mme Belkessam et sa copilote ainsi que l’équipage de Melle Fatima Rabia ont été classés 1er «durant toutes les quatre étapes du rallye», précise-t-elle.
Est-ce que c’est dur un rallye automobile pour une femme ? «Dur ? Non, pas du tout, absolument pas. Quand on est une bonne conductrice, quand on sait bien conduire, ce n’est pas difficile. D’autant que ce sont des rallyes de régularité. C’est vrai que cela nécessite de la concentration et une maîtrise du véhicule».
Evidemment, «il faut dire qu’il n’y a pas de sports sans danger. Il y a un minimum de risques, d’autant que nous dépendons d’une mécanique, qui peut lâcher à tout moment. C’est-à-dire, on peut faire un accident, avoir une panne ou des problèmes liés à la mécanique. Sinon, ce n’est pas particulièrement dangereux, surtout quand on participe à des rallyes de régularité, avec des vitesses limitées, imposées par les organisateurs, qui précisent que tel parcours doit être parcouru à telle vitesse», selon Mme Belkessam.
Tout le long du parcours, des contrôleurs surveillent la vitesse des concurrents et des pénalités sont prises à l’encontre de celles qui ne respectent pas la vitesse fixée pour chaque endroit par les organisateurs. Il ne faut prendre ni de l’avance ni du retard sur le timing arrêté. «Le challenge, c’est justement de passer à tel endroit, à telle heure et à telle vitesse», dira Mme Belkessam.
Les amoureuses et passionnées des sports mécaniques sont sur le pied de guerre. Elles se préparent, d’ores et déjà, pour le prochain «Rallye des Fennecs» qui doit avoir lieu dans le Sud algérien avant la fin de cette année 2009.M. A. H.
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Par arez le 10 Mars 2010 à 14:24
Par : Mohamed Arezki HimeurLe Cap, bimensuel, Alger,
N° 38 – 16 au 28 février 2010
«C’est du gâteau !» C’est la formule consacrée pour dire, parfois, que telle tâche, tel travail ou telle activité est souple, facile à faire, à exécuter. Ce n’est pas toujours le cas, même dans le domaine où le travail consiste, justement, à confectionner des gâteaux, des friandises et autres sucreries. Had- Ali Oukoulou en connaît un bout, lui qui évolue et travail, chaque jour que Dieu fait, depuis près de 70 ans dans la pâtisserie, entre les amandes, le miel, le sucre, la farine et les arômes de différentes odeurs et couleurs.
Hadj-Ali a débarqué à Alger en 1931. Il est né à Timizar n’sidi Mansour, à Ath-Jennad, dans la région de Tizi Ouzou. Il n’était retourné au village, la première fois, qu’après avoir passé 17 ans à Alger. Son premier gagne-pain : la vente de journaux à la criée, avant de bifurquer vers la pâtisserie.
Il n’y pas d’horaires fixes dans l’activité. Le pâtissier travaille et se repose en fonction de la demande. Il peut travailler trois à quatre heures par jour, comme il peut être retenu plus de 10 heures. Il n’existe pas de feuille d’émargement, de présence. La «pointeuse», c’est la demande, c’est la clientèle qui se présente au comptoir, pour acheter ou passer commande.
Hadj-Ali n’arrête pas de marcher, de tourner à l’intérieur de «l’Algéroise», son «atelier» comme il l’appelle. Il fait des kilomètres par jour, dans un espace réduit ne dépassant pas une trentaine de mètres carrés. Mais il arrive à se déplacer, à se mouvoir sans trop de difficultés. Il a commencé dans l’activité le 20 octobre 1939, comme apprenti, dans une pâtisserie, en plein centre d’Alger.
La chance lui a donné un coup de pouce. L’activité manquait de bras, d’artisans. C’était le début de la Deuxième Guerre mondiale. Un grand nombre de pâtissiers confirmés, ont été contraints de rendre le tablier. La guerre faisant rage en Europe, ils ont été enrôlés dans l’armée française. C’était en 1942/1943. Ce qui a permis à Hadj-Ali de mettre très tôt la main à la pâte, c’est le cas de le dire, alors qu’il venait, depuis quelques mois seulement, de commencer comme apprenti. Il a appris le métier auprès des grands chefs, à l’image de M’hamed Turki, hadj Ounis, Si l’Bachir, Rabia, Zoubir, Saki, Ahmed Hadjou, Hamitouche, Omar Hamiche, Arezki et bien d’autres. «Hamitouche était le meilleur pâtissier d’Algérie à l’époque», se souvient-il.
C’étaient de véritables «halouadji», des chefs comme on n’en connaît plus aujourd’hui, estime Hadj-Ali. «Ils méritent d’être cités, qu’on rappelle leurs noms parce qu’ils ont marqué l’activité de la pâtisserie pendant des décennies. On ne doit pas les oublier», relève-t-il.
Hadj-Ali, homme humble, modeste, débordant d’énergie et toujours à l’ouvrage malgré son âgé avancé, parle rarement, timidement de lui. Il aime braquer les projecteurs sur ses anciens compagnons de route, les anciens «halouadji», chez qui il a appris le métier, avec qui il a travaillé ou qu’il a côtoyés une grande partie de sa vie. La majorité d’entre eux n’est plus de ce monde. Les autres ont pris leur retraite et leur distance de l’activité.
«Kalb ellouz» : au podium depuis 90 ans
«C’est Ali Turki qui a introduit le «kalb ellouz» en Algérie. C’était en 1920. Il travaillait avec hadj Ounis. Après le décès de Turki, hadj Ounis avait continué à produire le kalb ellouz jusqu’à son décès», selon Hadj- Ali. Le fils d’Ali Turki, M’hamed, avait repris le flambeau, en relançant la production de ce fameux gâteaux avec Hadj-Ali. Quatre-vingt-dix années plus tard, le kalb ellouz continue d’occuper le podium, surtout pendant le mois de Ramadhan.
«Le métier de pâtissier était, autrefois, difficile. Tout se faisait à la main. Il n’y avait pas d’équipements et de machines comme ceux qui existent aujourd’hui, fonctionnant à l’électricité. Les rares équipements disponibles à l’époque étaient tellement grands qu’ils accaparaient beaucoup d’espace, les courroies s’étendant d’un coin à l’autre du local», dira-t- il.
Il fallait beaucoup de temps, plusieurs heures parfois, pour produire une bonne quantité d’une variété d’un même gâteau. La situation s’était nettement améliorée après la sortie, dès 1952, des premières «machines», dont Hadj-Ali dispose encore d’un exemplaire en état de marche. «Le premier four était sorti en 1948. C’est cela l’histoire de la pâtisserie», précisera-t-il. Hadj-Ali s’était spécialisé, au départ, dans la pâtisserie européenne, avant de passer à la pâtisserie orientale.
«J’ai appris à faire des gâteaux orientaux chez M’hamed Turki, dans le quartier de Belcourt, à Alger. Turki était, à l’époque, le seul qui faisait de la pâtisserie orientale», «Pendant le mois de Ramadhan, la mairie d’Alger louait des espaces dans l’actuelle place des Martyrs, où des pâtissiers venaient installer des tables et vendre leurs gâteaux. Il y avait parfois jusqu’à une trentaine de tables sur lesquelles sont entreposés, par lots, toutes sortes de gâteaux et friandises aussi appétissants les uns que les autres», se souvient-il.
L’histoire continue, se répète. Un demi siècle plus tard, la place des Martyrs connaît chaque Ramadhan la même ambiance : des tables achalandées de gâteaux, avec tout autour des nuées de clients, se léchant les babines en attendant la rupture du jeûne.
«Avant, on encourageait les artisans, ce n’est pas le cas aujourd’hui. L’artisan a beaucoup d’importance. Ceux qui étaient installés à la Casbah étaient dispensés d’impôts. Ils attiraient beaucoup de touristes. Et cela faisait vivre beaucoup familles », selon notre interlocuteur.
«Avant c’était mieux», comme dirait notre ami Slim. Les élus d’aujourd’hui ne semblent pas trop s’intéresser à l’artisanat. Beaucoup n’ont pas connu la Casbah, même celle des années 60 et 70, avec ses dinandiers, ses fabricants de calottes, de mules en cuire etc. La Casbah, son histoire, ses vertiges, c’est leur dernier souci, dira si Omar, un vieux fonctionnaire à la retraite, rencontré à «La pâtisserie l’Algéroise» de Hadj-Ali. Si Omar fait, de temps à autre, un saut chez lui pour déguster, savourer une pâtisserie «propre et sans colorant chimique», martèle-t-il.
Soixante-dix ans dans la pâtisserie
Hadj-Ali Oukoulou est, aujourd’hui, le plus ancien pâtissier d’Alger, peut-être même de l’Algérie entière. Aucun pâtissier en Algérie n’est resté, à notre connaissance, autant que lui dans l’activité : 70 ans entre le four, le pétrin, les plateaux en aluminium et les vieilles casseroles en cuivre. Un record qui mérite d’être relevé.
Il a eu comme clients de nombreuses personnalités politiques, culturelles et artistiques du pays. Il cite, pêle-mêle, les anciens présidents Ahmed Ben Bella et Chadli Bendjedid, l’actuel chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika, Rabah Bitat, Mohamed Chérif Messaâdia, Ahmed Taleb Ibrahimi, Abderezak Bouhara, Ahmed Ouyahia, Rachid Benyelles et bien d’autres. Le défunt général-major Mustaphe Belloucif, disparu le 14 janvier dernier, «restait chez moi jusqu’à deux heures du matin», dira-t-il. Hadj-Ali est un véritable «chef» dans son activité. C’est aussi un homme affable, aimable et agréable à écouter. Il parle de son métier avec amour. C’est un métier qu’il aime de tout son coeur, de tout son être.
Après avoir sillonné plusieurs quartiers d’Alger, de Fontaine fraîche à Belcourt, en passant par la Casbah, Hadj-Ali a jeté l’ancre, depuis maintenant 46 ans, à la rue de Tanger, actuellement rue Chaïb, en plein centre d’Alger. Une rue qui a perdu son lustre d’antan. Plusieurs de ses bâtisses se sont effondrées, d’autres menacent de rendre l’âme à tout moment. La rue de Tanger fut, durant les décennies 60 et 70, le coeur palpitant d’Alger.
Hadj-Ali ne produit pas n’importe quelle pâtisserie et n’importe comment. «Moi, mon fils, je travaille chez moi, à mon compte. Je produits des gâteaux de qualité, qui incitent les consommateurs à revenir. Regardez ce kalb ellouz, je ne mets pas au centre du gâteau de la pâte d’amende, mais je mélange l’amende avec la pâte de semoule. D’autres ne font pas çà», dit-il.
«Je ne travaille pas dans la précipitation, à la va-vite. Je prends le temps qu’il faut pour chaque variété de gâteau. Je ne me presse pas», ajoute-t-il, le regard rivé sur les millefeuilles qui venaient juste de retirer du four.
Le «Russe» a disparu
Il y a certaines variétés de pâtisseries qui ont disparu, ne sont plus produites aujourd’hui. Parce qu’elles exigent beaucoup de temps, «elles prennent trop la main», dira notre interlocuteur. C’est le cas notamment du «Russe», une succulente friandise fabriquée avec de la pâte d’amende. Sa production est abandonnée, y compris en France, en Europe, ajoute-t-il. «Moi je le fais encore, mais seulement une à deux fois par semaine», dit-il.
Hadj-Ali a trimé pendant des années avant d’avoir son propre local, son propre «atelier», comme il l’appelle. «J’ai travaillé pendant neuf ans, dans trois endroits différents le même jour et une partie de la nuit, avant d’atteindre mon objectif : celui d’avoir mon propre local, ma propre pâtisserie. J’avais de la volonté, beaucoup de volonté», souligne-t-il.
De la volonté, Hadj-Ali en a encore aujourd’hui, comme il y a 70 ans, à ses tous débuts dans la profession, à l’époque où il se levait à trois heures pour rejoindre son travail. Il faisait le trajet Casbah-Belcourt en «train 11», c’est-à-dire à pied, parce que les bus de transports urbains ne commençaient à rouler qu’à 04h30. «A cette heure-là, moi j’étais déjà bien avancé dans mon travail», dira-t-il. Et le travail consistait à préparer les gâteaux puis transporter les plateaux chez les boulangers pour la cuisson. «Parce qu’on n’avait pas de four sur place. Il n’y avait pas de pâtissiers algériens qui disposaient de leurs propres fours. Si Zinet était le premier a en avoir acheté un plus tard», ajoute-t-il. Hadj-Ali regrette la disparition des anciens fours «h’djar», faits de pierres. «Maintenant, tout fonctionne à l’électricité chez les boulangers et les pâtissiers», relève-t-il.
Hadj Ali est allergique aux colorants alimentaires. Il n’en utilise jamais dans ses pâtisseries. Il travaille encore avec du matériel acquis en 1948. Les couteaux, les moules, la série de 23 casseroles en cuivre datent de cette période. «Personne n’a autant de casseroles en cuivre que moi à Alger», dit-il avec un brin de fierté. Les plateaux en aluminium datent, eux, de 1959. Ce matériel et ustensiles, très bien entretenus, peuvent encore servir de longues années. Ils sont propres comme un sou neuf et, toujours intacts.
Ce qui n’est malheureusement pas le cas pour l’immeuble où se trouve «l’Algéroise». La bâtisse figure sur la liste des édifices promis à la démolition, vétusté oblige. Et avec eux «la pâtisserie orientale l’Algéroise» de Hadj-Ali Oukoulou. Avec la démolition, inévitable de l’immeuble, c’est une page de l’histoire de la pâtisserie algérienne qui sera tournée. «Après notre départ, beaucoup de choses disparaîtront avec nous», lâchera Hadj-Ali en guise de conclusion.
M. A. H.
4 commentaires -
Par arez le 20 Septembre 2009 à 17:58
Par Mohamed Arezki Himeur
Liberté du 02 septembre 2009
C’est très beau, magnifique, sublime, lâchera Hayat, au détour d’un visage, à quelques centaines de mètres de la station climatique de Tikjda, perchée à près de 1.500 mètres d’altitude, sur les hauteurs de Bouira. Elle était émerveillée par le décor verdoyant, les cèdres qui s’élancent l’assaut du ciel et les montagnes, majestueuses, qui surplombent ce site touristique, l’un des plus beaux du Djurdjura.
Avant même que son époux ne gare la voiture et n’éteigne le moteur, leurs trois enfants – deux filles et un garçon âgés entre 8 et 12 ans – se sont précipités hors du véhicule. Ils sont retournés, en courant, au dernier virage qu’ils venaient de franchir pour voir, regarder de plus près les singes magots accroupis sur le bas côté de la route ou sur les talus dominants la chaussée.
C’est la première fois que Hayat, algéroise de pure souche, met les pieds à Tikjda. Son époux, Kamel, originaire de Béjaïa, connaissait l’endroit. Il l’avait visité une seule fois. Cela remonte à près d’une trentaine d’années. C’était au début des années 80. « Le site a beaucoup changé. Les montagnes sont dénudées. L’érosion a fait son effet. Parce qu’une grande partie des cédraies a disparu, ravagée par les incendies durant les années noires de 90 », constate-t-il avec amertume.
Le couple et les enfants revenaient de Béjaïa où ils ont passé deux semaines de vacances, au bord de l’eau. Ils rentraient sur Alger. En cours de route, Hayat a « suggéré avec insistance » à son époux de faire une courte virée vers Tikjda. C’est une amie à elle qui lui avait soufflé l’idée au départ de Béjaïa. « N’oublie pas de faire un détour du côté de Tikjda. Tu ne le regretteras pas. Tu seras émerveillée », lui avait-elle dit. Hayat ne regrette pas de s’être rendue, d’avoir monté à Tikjda. « C’est une excellente idée. Cette bifurcation m’a permis de découvrir et de faire découvrir à mes enfants ce merveilleux site qu’est Tikjda », dira-t-elle, tout en pressant le pas pour rejoindre ses enfants qui contemplaient les macaques.
Déjà, un projet mijote dans sa tête. Elle songe à y revenir, pour quelques jours, pendant les prochaines vacances scolaires d’hiver. Elle tentera de « vendre » aussi l’idée à des amies et aux membres de sa famille, ankylosés par la sédentarisation à Alger. Elle est sûre de rallier certains couples amis de son quartier à ce projet. Surtout si l’opération promotionnelle mise en œuvre au niveau de la station climatique est maintenue jusqu’à la fin de l’année.
Succès de l’opération promotionnelle
Tikjda est un véritable joyau touristique. Ce n’est donc pas par hasard que le site draine, tout au long de l’année, en été comme en hiver, au printemps comme en automne, la grande foule. Depuis le début juillet, la station climatique affichait complet. Il n’y avait pas, au milieu de la première quinzaine d’août, un seul lit de libre à l’auberge des jeunes et dans son annexe, situés à l’entrée de la station.
Quelques mètres plus, au détour d’un petit virage, apparaissent deux belles bâtisses flambant neuf. Il s’agit de deux nouvelles unités hôtelières. Elles affichaient elles aussi complet. Il ne restait, le jour de notre passage, que cinq ou six lits de libre sur les quelques 230 lits (117 chambres) que compte la station.
Il ne fait pas de doute que l’opération promotionnelle lancée par les responsables des lieux pour relancer le tourisme à Tikjda a été une réussite. Le prix d’une chambre single est fixé à 2.000 dinars et celui d’une chambre double à 3.000 dinars, petits déjeuners compris dans les deux cas. Une réduction est accordée pour un séjour de plus de trois nuits. Le client bénéficie d’un hébergement gratuit pour la 4ème nuit. Le cadeau est encore plus intéressant après la cinquième nuit : l’hébergement et la restauration de la sixième nuitée sont à la charge de la station climatique.
Les enfants âgés de 13 à 17 ans bénéficient d’une réduction de 50% pour l’hébergement, tandis pour les enfants de moins de 12 ans l’hébergement est totalement gratuit durant tout le séjour des parents. « La promotion est intéressante. C’est pour cela que nous affichons complet », dira Mohand Améziane Belkacemi, chargé de la communication de la station climatique. « Je dois signaler que l’accès à toutes les installations de l’établissement est gratuit pour les clients », a-t-il ajouté.
Le tourisme, c’est les idées. Disposé d’un magnifique site touristique, c’est bien, mais avoir également des idées pour attirer et fidéliser la clientèle, c’est encore mieux. Les responsables de Tikjda n’ont pas inventé le fil à coupé le beurre. Mais ils ont mis en application une formule, efficace, pour capter les touristes et les vacanciers. Ils vont certainement maintenir le cap, poursuivre sur cette lancée, pour « gagner » plus de clients durant les mois et années à venir. Le projet est réalisable si les clients sont satisfaits des prestations fournies. Le succès de l’opération se joue à ce niveau.
On ne s’ennuie pas à Tikjda
D’autant que la station va prendre de l’extension et s’agrandir dans les prochains mois. Elle doit récupérer et réhabiliter l’ancien hôtel Djurdjura incendié par les groupes terroristes durant les années 90. Elle doit également entrer en possession d’une carcasse inachevée appelée le « collectif » qui sera transformée en bungalows avec une capacité d’hébergement minimum de 200 lits.
Une autre bâtisse qu’on appelle « le chalet » d’une capacité de 70 lits sera absorbée par la station. Elle deviendra une école d’initiation aux différents sports de montagne (VTT, escalades, spéléologie, ski, randonnées pédestres etc.). Une fois toutes ces infrastructures récupérées et réhabilitées, Tikjda « aura un minimum de 1.000 lits », selon M. Belkacemi.
Cette station climatique a encore changé de « propriétaire ». Elle est confiée pour la gestion au ministère de la Jeunesse et des sports qui se découvre, ainsi, une seconde vocation. Elle a pris la dénomination de Centre national des sports et loisirs de Tikjda (CNSLT). Ce centre est une entreprise à caractère économique et commercial qui est tenu de fournir, à la fin de chaque année fiscale, de bons résultats financiers. Ce qui oblige ses gestionnaires à fournir une double prestation : pour les touristes et pour les sportifs.
Les touristes et vacanciers n’ont pas le temps de s’ennuyer à Tikjda pendant la période estivale. La station leur offre une panoplie d’activités de loisirs et sportives : piscine, billards, baby-foot, tennis de table, handball, football pour les enfants, randonnées pédestres, virées en VTT dans la forêt etc.
Il y a aussi, au programme, plusieurs endroits à visiter, tels que le lac de « Tamda Ouguelmime ». Une merveille de la nature située à 1.750 km d’altitude. Il est de distant d’environ 15 km de la station climatique de Tikjda, mais il faut entre 02H30 à 03H00 de marche à pieds, à travers les sentiers parfois abrupts, pour l’atteindre. Parmi les autres coins qui méritent un détour, une visite, on peut citer, entre autres, les falaises, les belvédères et le balcon de Tikjda.
« Avec un peu de chance, vous pouvez tomber nez à nez avec une hyène rayée. Il y a deux ou trois individus de cette espèce animale qui vivent dans ce coin du Djurdjura », selon M. Belkacemi. On peut voir aussi, toujours avec un peu de chance bien sûr, l’aigle royal. Il est vrai qu’ici les oiseaux et les autres animaux sauvages sont chez eux. Ils sont protégés par la nature et par la loi, du moins dans les textes. Le Djurdjura, classé patrimoine national géré par la Parc national du même nom, est le refuge de nombreuses espèces fauniques.
Tikjda reçoit des milliers de visiteurs et de touristes tout au long de l’année. Leur nombre varie d’une saison à une autre. Ils viennent de toutes les régions du pays. Certains pour un court séjour, d’autres pour un séjour plus long tandis que d’autres encore font le déplacement juste pour une journée. On y rencontre aussi des étrangers.
Tourisme et sports font bon ménage à Tikjda
Mais il y a aussi des gens qui y vivent, presque en permanence. Parmi eux, des sportifs qui viennent pour des entraînements, parfois pour de longs séjours. Ne vous étonnez pas si, au détour d’un virage, vous rencontrez Amar Brahmia. C’est son coin préféré pour les entraînements : d’abord lorsqu’il était athlète, puis maintenant qu’il est chargé de l’entraînement des certains athlètes de haut niveau. M. Brahmia est un amoureux et un infatigable défenseur de Tikjda.
C’est dans « ce coin de paradis », comme il aimait répéter, qu’il a passé une bonne partie de son existence. D’abord comme athlète, pour se préparer aux meetings et compétitions auxquels il avait participé, ensuite, aujourd’hui, comme entraîneur et manager des athlètes algériens. C’est ici, en effet, que se sont entraînés et préparés certains des athlètes qui ont pris part aux Championnats du monde d’athlétisme de Berlin.
Deux champions français d’origine algérienne, Mehdi Baala et Tahri Bouabdellah, s’étaient entraînés l’année dernière à Tikjda, aux côtés des athlètes algériens. L’un d’eux, Mehdi Baali, avait même battu ses compagnons d’entraînement Algériens lors d’un meeting à Monaco. « C’est cela l’athlétisme, c’est le meilleur qui gagne », dira M. Brahmia.
Amar Brahmia est aussi, à ses heures de repos et de loisirs, un fabuleux guide touristique de Tikjda. Il connaît cette montagne dans ses moindres recoins. Et il parle avant amour, fougue et enthousiasme de ses sentiers, de ses arbres, de sa faune, de son air pur et de sa tranquillité. Beaucoup ne le savent pas peut-être. Brahmia est derrière la réalisation du stade du plateau d’Aswel, qui culmine à 1.740 mètres d’altitude. C’est une idée qu’il avait eu très jeune. Quand il était athlète. Lorsqu’il grimpait là haut pour les besoins de ses entraînements, de sa préparation et mise en forme physiques.
« J’ai toujours rêvé de voir ce site bénéficier d’un stade. Et dès que j’ai eu la possibilité, j’ai mis à exécution ce rêve, grâce à l’aide du Comité olympique ainsi que des walis de Tizi Ouzouz et Bouira. Nous avons eu les autorisations et les moyens très facilement », nous a-t-il confié.
Le féerique plateau d’Aswel
Ce n’était pas facile de construire une infrastructure sportive à une telle altitude. La ville la plus proche est Bouira. Et elle se trouve à près de 40 km d’Aswel. Il fallait faire grimper les camions, les engins, le matériel et les produits nécessaires pour réaliser le stade. Cela n’avait pas été une affaire de tout repos. C’était pénible. D’autant que l’insécurité liée au terrorisme y était permanente. Une des personnes qui avait participé à la construction de ce stage avait failli perdre la vie. Elle avait été grièvement blessée par balles dans un attentat en descendant du plateau d’Aswel.
Mais, comme on dit dans la région « laâtav ur itsnahsav », un bon résultat fait oublier les souffrances physiques. Le bébé est né. Il a vu le jour et il est beau. Le projet a été réalisé grâce à la volonté de tout le monde, à l’aide financière et matériel du Comité olympique internationale, de la Fédération internationale d’athlétisme et des wilayas de Bouira et Tizi Ouzou. Il a coûté moins de 300.000 dollars. « Impossible de réaliser une piste, les couloirs, avec tous les sautoirs, deux aires de sauts et deux aires de lancers à ce prix-là », estime M. Brahmia. Mais l’ « impossible » a été terrassé par la volonté, le volontarisme et les aides des uns et des autres.
Lorsqu’il était entraîneur national, M. Brahmia, avait réussi à convaincre les responsables sportifs de ramener à Tikjda 85 athlètes, pour des entraînements. « J’avais insisté pour ramener le maximum de jeunes athlètes, des cadets jusqu’aux seniors, pour qu’ils puissent voir ce paradis. Certains ont accroché et son devenus des champions. J’en suis content », dira-t-il.
Cependant, le plateau d’Aswel n’est pas seulement un stade, un terrain d’entraînements pour les sportifs et autres athlètes. C’est aussi et surtout un site touristique unique, incomparable et féerique, situé sur l’un des sommets du Djurdjura. Durant la saison estivale, par beau temps, il draine de nombreux touristes, visiteurs et amoureux de la nature. Certains, des jeunes des villages des Ouacifs, de Béni Yenni et d’Iboudrarène notamment, y passaient parfois la nuit à la belle étoile. Les gens viennent généralement en famille, avec femmes et enfants, particulièrement les week-ends et les jours de fêtes.
Tourisme : l’après-pétrole de l’Algérie
Du versant nord du site, lorsque le ciel est dégagé, de belles images s’offrent aux visiteurs qui peuvent observer, du haut du sommet d’Aswel, des dizaines de villes et villages construits comme des nids d’aigle sur des collines qui se succèdent, s’entrelacent en contrebas du Djurdjura.
Le plateau d’Aswel, c’est aussi « Annou bw-Aswel » (le gouffre d’Aswel) d’une profondeur de plus de 800 mètres. Des éléments du Groupement de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux de la protection civile de la wilaya de Bouira, baptisé « GRIMP-10 », l’ont exploré durant quatre jours cette semaine. Ils sont descendus dans ses entrailles. Il s’agit d’une opération d’entraînement, de mise à niveaux des participants et d’exploration.
La relance du tourisme en Algérie est remise au goût du jour grâce aux nouvelles dispositions, attrayantes du point de vue économique et financier, contenues dans la Loi de finances complémentaires 2009. Mais, le succès de la démarche implique l’exploitation de tous les sites et « gisements » dont, bien entendu, le tourisme de montagne qui a cet avantage de « fonctionner » toute l’année.
L’après-pétrole réside, peut-être, dans le tourisme. Parce qu’il pourra, si les choses sont faites dans les règles et les standards internationaux, constituer une importante source en devises pour le pays.
M.A.H
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